Operacion E : Brainterview

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Le cerveau a rencontré Luis Tosar et Miguel Courtois Paternina, respectivement acteur et réalisateur, pour une interview autour de leur film : Operación E dans les salles le 28 novembre.

Operacion E raconte l’histoire peu connue de Jose Crisanto et de sa famille qui se voient forcés par les FARC de prendre en charge le petit Emmanuel, fils de Clara Rojas, politicienne colombienne gardée en captivité par la milice colombienne. Se retrouvant au milieu d’un conflit entre les FARC, la Colombie et le Vénézuéla, Jose Crisanto doit prendre les meilleurs décisions pour lui, sa famille et pour l’enfant.

Porté à l’écran par Miguel Courtois Paternina (Le Piège Afghan) avec l’acteur espagnol Luis Tosar (Cellule 211) dans le rôle principal, le film nous montre une histoire inédite du conflit colombien. Lors d’une rencontre pour une brainterview exclusive, les deux cinéastes partagent avec le Cerveau leurs expérience de tournage sur un film au sujet sérieux, revenant sur la perception du film en Colombie, si les FARC ont vu le film ou encore les conditions des tournages avec deux singes.

BRAINTERVIEW :

Miguel Courtois Paternina (Réalisateur) & Luis Tosar (Acteur)

Comment le film a-t-il été accueilli en Colombie ?  

Miguel Courtois Paternina

Miguel Courtois Paternina : Il n’est pas encore sorti en Colombie, je sais qu’il y a une grosse attente autour du film parce qu’on en a beaucoup parlé pendant le tournage. Les Colombiens étaient sincèrement touchés que des Européens s’intéressent à un problème qui était au départ simplement colombien. Ils ont été très touchés que l’on vienne faire le film, après se sont montées toutes les polémiques que l’on peut imaginer là-bas, mais je ne pense pas avoir fait un film colombien. J’ai fait un film qui se passe en Colombie, mais qui a un thème universel qui va bien au-delà du problème colombien

Est-ce que Jose Crisanto a vu le film ?

 M.C.PJe crois qu’il l’a vu, il doit venir en Espagne pour la présentation du film. Il a eu l’occasion de lire le scénario et  dit du film qu’il est juste, qu’il transcrit la vérité, mais il est un peu en dessous de la souffrance qui a été la sienne, mais nous somme obligé de faire un film qui ne soit pas indigeste.

Comment les FARC ont-ils réagi au film ?

M.C.P : (rires) Je ne suis pas en contact avec les FARC, donc je ne sais pas ce qu’ils ont pensé du film.

Est-ce que l’histoire du petit Emmanuel a fait du bruit en Espagne ? 

Luis Tosar : Pas vraiment, ce qui était connu c’était l’histoire de la séquestration de Clara Rojas, ses relations avec Ingrid Bettancourt. On connaissait le conflit diplomatique qui avait lieu entre la Colombie et le Vénézuéla et en particulier entre Chavez et Uribe, mais l’histoire du bébé et de Crisanto est très peu connue. C’est une histoire qui a été assez couverte en dehors de la Colombie. Le film s’intéresse à ce qui est derrière l’histoire officielle et je pense que ça va sans doute permettre de donner une meilleure visibilité à ce qui s’est passé et aux victimes de toute cette histoire. Le cirque médiatique a dissimulé l’histoire, celle du bébé Emmanuel et de Crisanto.

Luis Tosar

L.T :  J’ai utilisé le peu de matériel vidéo qui existait sur Crisanto, mais je n’ai pas voulu une imitation, nous ne nous ressemblons absolument pas physiquement. En plus, c’est vrai que le personnage qu’Antonio Onetti, le scénariste, avait imaginé pour le film est un véritable personnage de fiction, c’est aussi un personnage qui a une dimension plus épique, plus comique que ne l’a le véritable Crisanto, donc il fallait tenir compte de cet aspect-là.

J’ai regardé pas mal de films colombiens, ainsi que des documentaires sur ces personnes qui produisent de la cocaïne. J’ai beaucoup travaillé mon accent colombien avec deux coach, le premier un journaliste espagnol et le deuxième qui était le directeur du casting du film, un colombien qui était pressent pendant tout le tournage.

Vous avez tourné un film sujet sérieux dans des conditions que j’imagine difficiles, est-ce que tout le tournage a été sérieux ou est-ce que vous avez quand même eu des moments de fous rires ? 

M.C.P : Nécessairement, plus les histoires que l’on raconte sont douloureuses, difficiles et dures et là on avait la totale, plus les êtres humains que nous sommes, ont besoin de décompresser. C’est un film où on a souvent rit, d’abord parce qu’il y avait des enfants et lorsqu’il y a des enfants il se passe toujours des choses merveilleuses. Ensuite parce qu’en plus des enfants il y avait des singes, et en plus des singes il y avait des cochons et plein d’autres choses qui au quotidien sont des choses gaies et drôles.

Comment s’est passé le tournage avec deux singes ? 

M.C.P : (rire) Vous voulez dire Luis et le singe ? (rire) Ça n’a pas été le plus difficile, c’était des singes acteurs.
L.T : C’était un singe mâle et un singe femelle.
M.C.P : Mais des singes acteurs, donc professionnels !
L.T :  Il y avait une vraie rivalité entre la femelle et toutes les femmes qui étaient sur le tournage. Elle les détestait toute, et elle est allé jusqu’à mordre Martina Garcia (l’actrice principale du film NDLR).
M.C.P : Elle (le singe) était amoureuse de Luis.
L.T : Comme lui (montrant Miguel), lui aussi il a mordu Martina.

Vos projet pour le futur ?

L.T : J’espère pouvoir tourner l’année prochaine un film que j’aurai dû tourner cette année , mais en raison de la crise qui frappe très très durement l’Espagne, le tournage a été repoussé. Il s’agit d’un film de Daniel Monzón, qui a réalisé Cellule 211, et qui parle du trafic de drogue entre le sud de l’Espagne et le Maroc. Ensuite avec Miguel, nous devons réfléchir à un projet commun.

M.C.P : Une comédie avec des singes (rire)
Sinon je suis en train d’essayer de développer plusieurs sujets qui sont un peu dans la même ligne qu’Operacion E, mais avec des sujets de ce genre, ce n’est jamais évident.

 

Bande Annonce

 Crédit photos : ©DR

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